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Tabard
Le terme "cotte de mailles" (plus justement nommée "armure de mailles" car la cotte désigne un vêtement) définit un habillement de protection, une armure souple et extensible très résistante aux coups tranchants, qui laisse toute liberté aux mouvements. Ce vêtement est constitué de plusieurs milliers de petites mailles de métal (anneaux) qui sont assemblées par des méthodes et des techniques différentes suivant les époques.
Il semble que les premières cottes de mailles aient été de fabrication celte, vers le IVe siècle avant notre ère. Elles auraient été portées plus comme une tenue d'apparat que comme une tenue de combat. Les Romains, au contact des Celtes, ont adopté cette tenue, (la célèbre Lorica Hamata), pour en équiper massivement les légions. L'usage de la cotte de mailles tendra à diminuer au début du Moyen Age, sans toutefois disparaître. Elle retrouve une nouvelle vogue, surtout pour les guerriers aisés, vers les années 1000 - 1050. Elle équipera désormais la majorité des combattants jusqu'au XVe siècle.
Tout au long de son histoire, la cotte de mailles va connaître de multiples modifications. A la classique chemise de mailles qui couvre le torse, les cuisses et les bras, on adjoint, vers le IXe siècle, une capuche : le camail. A partir du XIIIe siècle, le combattant se protégeait des pieds à la tête en ajoutant des chausses et des mitons, (pantalon et gants de mailles). La fabrication et l'assemblage des mailles ne cesse pas également d'évoluer. Les mailles en fer sont souvent rivetées ou soudées pour assurer une plus grande résistance. Le diamètre des mailles se réduit pour passer de 15 mm à 8 mm ou 6 mm, voire moins. La section des mailles passe de 3 mm à parfois moins de 1 mm. La méthode d'assemblage des mailles est également évolutive, on trouve des méthodes dites 4 en 1 ou "européenne", (4 mailles assemblées sur 1 maille, la plus classique), mais aussi des assemblages de 6 en 1, de 8 en 1, parfois plus...
La cotte de mailles protège efficacement des coups de taille, (tranchant de l'arme). La protection des coups d'estoc (pointe de l'arme) et des projectiles (flèches) est plus aléatoire et dépend de la façon dont les anneaux sont fermés, de leur taille et de leur solidité. Sous la cotte de mailles, le combattant porte une sorte de chemise matelassée, le gambison, destinée à amortir les chocs. A l'époque des croisades, on commence à porter, au-dessus de la cotte de mailles, une tunique droite, le tabard décoré aux armes du guerrier et destiné à protéger la cotte en métal de l'échauffement provoqué par les rayons du soleil.
A notre époque, la cotte de mailles est encore utilisée par certains professionnels, (bouchers, désosseurs, plongeurs, par exemple), mais connait surtout une demande importante dans des domaines variés tels que:
- les comédiens et organisateurs de spectacles, (cinéma, théâtre, sons et lumières, reconstitutions historiques, etc.)
- les amateurs de jeux de rôles, de déguisements, etc.
- les collectionneurs
- les décorateurs
- les enseignants et animateurs d'ateliers ayant pour thème le Moyen Age
Cette liste pourrait être largement complétée. La cotte de mailles, malgré plus de 2 millénaires d'existence a encore de beaux jours devant elle.