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La fabrication du Camail
La fabrication des Anneaux
La fabrication d'un bouclier normand

Fabrication du Camail

Etape 1 On commence par enrouler 8 ou 6 anneaux autour d’un seul.

Etape 2 On donnera ensuite une forme définitive au cercle de base en liant les anneaux par paire

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Etape 3 Il faut maintenant commencer à agrandir le cercle, pour ce faire on rajoute simplement un anneau à chacun des anneaux du bord du cercle.

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On refait maintenant l’étape 2 sur notre cercle, et ceci deux fois de suite avant de refaire l’agrandissement de l’étape 3. Il faut effectuer un agrandissement lorsque les anneaux sont bien repartis sur le cercle et qu'ils ne forment pas une sorte de bourrelet. Une fois que le cercle nous arrive au niveau des yeux, on décent jusqu'aux épaules avec la technique de maille dite 4en 1, en laissant le visage à découvert. Arrivé au niveau des épaules, on effectue un agrandissement pour que celles-ci soient bien couvertes.

La Fabrication des anneaux

Réaliser soi-même ses anneaux est la solution la plus économique quand on se lance dans la maille,que ce soit pour réaliser un haubert ou un camail. Cette étape peut être aussi longue que le montage de la maille en elle-même, mais fabriquer soi-même ses anneaux est aussi valorisant que de les assembler !

La première chose à déterminer sera le diamètre des anneaux, et l’épaisseur du fil. Nous parlons ici de maille aboutée (les anneaux ne sont ni soudés ni rivetés, mais seulement fermés bout-à-bout), donc le rapport diamètre/épaisseur doit être suffisamment important pour que les anneaux restent correctement fermés. Évidement, si ce rapport est trop élevé, la maille sera trop dense et donc, trop lourde à porter !

Le mieux pour commencer dans la maille est de partir avec un diamètre d’anneaux de 8 à 10 mm (plus les anneaux sont petits, plus il en faut et donc le montage serra plus long !). Le fil quand à lui doit être d’au moins d’une épaisseur de 1.8 mm si vous opter pour des anneaux de 10 mm, en effet s'’il est plus fin les anneaux risqueraient de s’ouvrir.

Une fois le diamètre des anneaux et l’épaisseur du fil choisit, il convient de se procurer le matériel nécessaire à la fabrication des anneaux :
- Une tige en métal du diamètre des anneaux (l’idéal étant de pouvoir percer un trou dans la tige pour y passer le fil).
- Le fil en lui-même, dans ce cas il convient aussi de faire un choix en fonction des envies (mais surtout de sa disponibilité). Pour une maille aboutée, il vaut mieux prendre de l’acier, ce n’est certes pas historique mais préférable pour la solidité des anneaux.
- L’acier galvanisé (recouvert d’une couche de zinc, il est utilisé pour des travaux agricoles ou de jardinage) est intéressant car il ne rouille pas comme le fer (mais s’'oxyde légèrement avec le temps, le fil devient patiné ou plus foncé selon le fil)
- L’acier non galvanisé a un rendu plus historique, mais nécessite un entretien particulier pour éviter son oxydation.
- En général, ces types de fils (fils de !) sont trouvables en magasins de bricolage ou quincailleries sous forme de bobines ou de rouleaux.
- Une bonne pince coupante, il est très important qu’elle puisse couper sans effort le fil choisit, car cette opération serra répétée des milliers de fois !
- Des planches de bois avec des renforts métalliques (de type équerre).

Le principe de base de la fabrication des anneaux consiste à enrouler autour de la tige en métal le fil choisit ce qui va former des « ressorts » ou « boudins ». Ces ressorts forment des dizaines d'anneaux, empilés les uns sur les autres et qu'il va falloir couper à l'aide de la pince. Photo ressort En premier lieu il faut fabriquer une « machine à ressorts », à l'aide de la tige, des planches de bois et des équerres tel que celle ci:

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Remarque : on a utilisé ici une manivelle pour tourner la tige, mais cela peut aussi bien se faire avec une perceuse (à vitesse réglable).

On introduit ensuite le fil dans un trou pratiqué à l'une des extrémités intérieures de la tige pour le fixer dessus. Une fois le fil bien placé et la machine solidement fixée, il ne reste plus qu'à tourner la tige et de guider le fil pour former des ressorts (les ressorts doivent être faits avec régularité pour obtenir des anneaux identiques).

Remarque : Il vaut mieux utiliser des gants épais, car sous la force du ressort la manivelle peut tourner brutalement si vous la lâchez sans prendre de précautions.

Une fois le ressort formé, il faut l'ôter de la tige et on peut alors commencer à le couper. Pour avoir des anneaux entiers, il est important de couper chaque anneau dans le prolongement de la coupe précédente.

La Fabrication d'un bouclier normand

Avant de commencer un bouclier Normand du XIème utilisé par les soldats de Guillaume le Conquérant, il est nécessaire de bien faire les recherches adéquates pour être le plus proche possible de la réalité historique. Et qui dit Normands, dit forcément Tapisserie, ou plutôt Broderie de la reine Mathilde dite de Bayeux ou, plus anciennement "la grande Telle (toile) du conquest d'Angleterre". Ainsi, à l'aide des différentes représentations, on est à même de trouver les meilleures proportions et les différents motifs et couleurs que l'on retrouvait alors. Après mes recherches, j'ai donc décidé de partir sur un bouclier en amande.

Le Bouclier de base du Travail

La première chose à faire est de trouver le matériel nécessaire à la fabrication. Celui-ci se trouve dans n'importe quel magasin de bricolage classique. Il s'agit :
- trois plaques de contreplaqués de 5mm d'épaisseur découpé selon les proportions du bouclier
- de la colle pour bois classique

Ensuite, il faut fabriquer le gabarit de base pour cintrer le bouclier. Pour se faire, il faut dans un premier temps découper quatre planches en bois, découpe réalisée selon le cintrage que vous allez donner à votre bouclier. On obtient donc des planches au dessus bombé. Puis on fixe ces quatre planches à deux autres faisant la longueur finale de tel sorte qu'elles ne puissent en aucun cas bouger.

Le Gabarit de Base nécessaire au Cintrage

On effectue maintenant le cintrage. Pour commencer, on place la colle sur une des faces du contreplaqué. Puis on pose la seconde en croisant les fibres pour avoir un bouclier plus solide. Il s'agit maintenant de le cintrer sur notre gabarit. Pour se faire, j'ai plutôt opté pour l'emploi de 5 sangles. Attention, pour repartir la pression, il faut placer une languette de bois sur les bords des plaques et sous les sangles. On laisse sécher pendant au minimum 24h. Puis on effectue une seconde fois la manipulation avec la troisième plaque.

Une fois cintré, il faut maintenant donner la forme au bouclier. Après avoir tracer les lignes directrices, on découpe la plaque à l'aide d'une scie sauteuse. On ponce les cotés pour une meilleure finition du bois. On obtient le résultat suivant :

Résultat

L'étape suivante, c'est la peinture. On passe d'abord une couche de blanc pour donner un fond uni pour le futur décor. Puis c'est à vous de choisir. Pour m'a part, j'ai opté comme dit plus haut pour une croix courbe rouge sur fond blanc. J'ai donc passé une seconde couche de blanc pour finir le fond. Puis il s'agit de peindre la croix courbe, chose particulièrement compliquée. Pour éviter les impacts, on passe une couche de vernis incolore.

Après la peinture, il faut placer le umbo. Ce dernier a été acheté sur Internet et fait 18cm de diamètre au total. Comme le bouclier est cintré, il faut donc marteler à froid le umbo pour lui donner la forme du bouclier. Si vous souhaitez mettre un umbo, il ne faut donc pas donner un cintrage trop important. On fixe ensuite le umbo selon la technique choisi.

On note ici deux boucliers dotés de umbo
Résultat

Etape suivante, le cerclage en cuir. Il faut noter que seuls les vikings utilisaient un cerclage en fer autour de leurs boucliers, d'où notre emploi de cuir. Après de nouvelles recherches sur la Broderie, mon choix c'est porté sur un cuir noir, comme le montre cette image.

Cuir noir

Il s'agit ici de tailler des lamelles de 6 cm d'épaisseur environ. On cloue ces lamelles tout autour du bouclier. A noter que la partie basse a été renforcée avec une couche supplémentaire qui a été mise sur la tranche.

On passe maintenant à l'étape de la réalisation du système d'attaches. C'est une étape assez compliquée. Premièrement, on place un élément molletonné, de style mousse pour pouvoir amortir. On le recouvre avec une toile en lin. On cloue ce chiffon avec des clous de tapissier de manière à ce que l'élément molletonné ne bouge en aucun cas.

Element molletonné

Une fois ceci fait, on attaque la poignée. C'est un élément important, car c'est elle qui va vous permettre de bien tenir votre bouclier. Il faut qu'elle soit légèrement souple pour qu'elle s'adapte bien pour la prise en main, mais somme toute assez rigide pour qu'il n'y ai aucun flottement. Pour la réaliser, la technique employée est assez singulière. On tresse des bouts de cordes afin de donner le corps. Cette technique permet d'avoir une poignée adaptée à vous et personnelle. La corde est ensuite recouverte de cuir, et est clouée-agrafée. Pour cacher les bouts, on les recouvre de cuir.

Pour la seconde attache, il s'agit d'une ceinture en cuir qui permet de régler le serrage au niveau du bras. Enfin, on fixe une sorte de grande ceinture, une guiche, qui permettra de porter le bouclier sur le dos lors des déplacements et autres défilés.

Sangle

Au final, on obtient un bouclier dans le plus pur style normand. Cependant, vu le temps et le degrés d'attention porté à sa confection, je pense que celui-ci ne servira qu'aux parades et aux défilés. Il s'agit maintenant de réaliser un second pour les combats. Et pour ce faire, il suffit de recouvrir votre bouclier intégralement d'une couche de cuir ou de plusieurs couches de lin, cette dernière technique permettant de le décorer.

Résultat Final

Haubergiers du Moyen Age © 2010 Quentin Joerger, Grégoire Desprez